Le Projet d’établissement

Pourquoi un projet d’établissement ?

Pour garder à l’esprit, dans nos actions et nos choix/ décisions quotidiens, les grands axes des projets éducatif et pédagogique de notre centre scolaire. Le projet d’établissement exprime la volonté de mettre l’accent sur quelques orientations, prioritaires dès aujourd’hui dans l’école, mais que nous nous engageons à développer davantage encore dans l’avenir.

Une école de toutes les intelligences

C’est-à-dire une école qui :
• dit non à un modèle uniforme
• varie les approches pédagogiques
• favorise l’interdisciplinarité
• privilégie une pédagogie du questionnement

Au-delà des multiples sollicitations dont elle fait l’objet, nous tenons à réaffirmer que le cœur de l’école, c’est l’éveil de l’intelligence, la transmission des savoirs et la maîtrise de connaissances nouvelles.

Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de varier les approches éducatives. La formation d’un plus grand nombre d’enseignants à des théories telles que la gestion mentale ou l’analyse transactionnelle devrait permettre d’étendre la variété des pratiques pédagogiques. Loin d’enfermer l’enfant dans sa situation personnelle ou culturelle, il s’agit au contraire d’éduquer « en respectant les différences », de prendre appui sur celles-ci pour appeler à grandir et à les dépasser et se donner ainsi les moyens d’accroître les chances de chacun.

La volonté de développer l’interdisciplinarité repose sur la conviction qu’au fil de sa scolarité, un élève ne peut pas donner une architecture cohérente à ses connaissances s’il ne s’exerce pas à faire des liens entre elles. Une compétence n’est réellement acquise que dans la mesure où elle a été utilisée dans un autre contexte que celui de son acquisition première.

Une école des ruptures et des transitions

Grandir, apprendre nécessite de pouvoir dépasser ses peurs pour être capable d’accepter les inévitables ruptures et remises en question. Dans cette perspective, il est essentiel que l’école contribue à aménager des transitions. Transitions à construire entre l’enseignement primaire et secondaire, entre les différents degrés du secondaire, entre le secondaire et l’enseignement supérieur. Transitions à construire également par les liens entre les personnes, jeunes et adultes, élèves plus jeunes et aînés, instituteurs et professeurs du secondaire, régents et licenciés.

C’est dans cet esprit que La Sagesse a développé un certain nombre d’activités :
• Classes d’aventures, au début de la première, destinées à favoriser l’observation d’élèves venus d’écoles primaires différentes, la constitution d’un groupe classe solidaire,
• classes degré en première et deuxième,
• étude dirigée au premier degré,
• parrainage d’élèves plus jeunes par les aînés,
• information sur les études supérieurs,
• travail sur le projet personnel au troisième degré.

Dans une société qui privilégie le « zapping » et ce qui réussit dans l’immédiat, l’école invite à l’effort et aux exigences d’un investissement dans la durée, elle se donne les moyens de la continuité et de la lente construction des personnes. Dans un contexte qui sanctionne sans délai l’échec, l’école reste un lieu préservé où l’hésitation éventuelle, l’essai, l’erreur, la relecture, le progrès, le choix d’un itinéraire gardent leur place. C’est tout le sens de l’évaluation formative.

Une école sans murs, c’est-à-dire une école qui passe de l’« école citadelle » à l’« école carrefour »

Bien sûr, l’école doit pouvoir rester un lieu protégé des conflits qui lui sont extérieurs (quartiers, scène internationale,…). A l’opposé, là où l’isolement et le cloisonnement excessifs pourraient faire espérer une protection, ils apparaissent souvent comme synonymes de déficit de sens, d’ennui, voire de rejet ou d’échec. Nous pensons donc que l’école doit prendre le parti de l’ouverture, de l’échange et de la coopération tout en étant vécue comme le creuset d’une vie sociale souhaitable. A ce titre, la mixité de notre public constitue un atout non négligeable. Nous aspirons à ce que l’attitude d’ouverture ne soit pas un principe passif mais au contraire un engagement à se dépenser pour la construction des personnes et d’une société solidaire, démocratique et respectueuse du droit des individus.

Une école ouverte vers les familles

La famille quelle que soit sa forme aujourd’hui –classique, monoparentale, recomposée-, est un lieu de vie, ancrage du développement personnel. A ce titre, il est important qu’école et famille échangent leurs informations, partagent les mêmes valeurs éducatives et collaborent activement. C’est le but poursuivi par les nombreuses réunions de parents organisées, sous des formes diverses (accueil des futurs élèves de première, assemblées de début d’année, informations sur les options, rendez-vous individuels, remises des diplômes,…). Au-delà du souci, bien légitime, de ses propres enfants, la loi a donné un cadre à une collaboration des parents à la politique générale de l’école. C’est le Conseil de participation. Nous souhaitons relancer et soutenir cette forme de participation dans le respect du travail des professionnels de l’école.

Une école ouverte sur les adultes

Une école « sans murs», c’est également une école ouverte à d’autres adultes, issus des milieux professionnel, éducatif, culturel, religieux, politique, à l’intérieur même de l’école ou lors d’activités extérieures…On pense par exemple :
• à l’apport des centres PMS et des plannings familiaux dans l’éducation à la santé et la vie affective et sexuelle ;
• à l’expérience apportée par des artistes, metteurs en scène, plasticiens, chorégraphes, architectes,…dans la cadre de projets ou de jurys, en particulier dans notre section technique de qualification ;
• aux témoignages d’hommes politiques invités dans le cadre de l’éducation à la citoyenneté ou de gens engagés dans la vie associative, religieuse,…
• aux multiples sorties de tous ordres, organisées dans le cadre des cours qu’elles soient culturelles, historiques, économiques…

Une école dans la culture européenne et mondiale

L’école « sans murs » doit participer à l’émergence de la conscience européenne à travers la découvertes d’autres cultures, favorisée par les moyens modernes de communication et l’apprentissage renforcé des langues. C’est dans ce cadre que prend place notre projet d’enseignement en immersion dont nous espérons qu’au-delà de l’aspect linguistique, il soit, à travers l’expérience du néerlandais, porteur d’un message d’ouverture et de respect entre les cultures.

Une école lieu de vie

L’école doit être un lieu où la qualité de vie des jeunes, des adultes qui y travaillent et des parents est réelle. Nous souhaitons mener une politique volontariste d’amélioration de la qualité de vie à l’école : rendre les bâtiments les plus accueillants possible et combattre les dégradations, veiller à ce que chacun se sente en sécurité, accueilli et respecté. A ce titre, la violence, même sous ses formes les plus bénignes, sera bannie.

Les grands travaux de rénovation de notre Centre Scolaire, commencés en avril 2004, ont pour objectif, non d’accroître le nombre d’élèves mais d’offrir des espaces de vie en commun modernisés, plus aérés et conviviaux : cours de récréation, préaux, terrain de sport, restaurant scolaire, bibliothèque…

Une école pour la vie

L’école est aujourd’hui confrontée à des exigences contradictoires.
Le développement et l’épanouissement individuels

L’individu se pense d’abord à partir de lui-même et non d’abord à partir de normes reçues dont il négocie d’ailleurs l’appropriation. La pédagogie scolaire est traversée par cette donnée : l’élève n’est plus un simple récepteur de savoirs à restituer ; il est acteur de son apprentissage. L’intérêt se déplace ainsi de la seule transmission des connaissances vers les processus individuels qui permettent de les acquérir. Cette dimension de la pédagogie prépare la personne à renouveler connaissances et compétences tout au long de son existence.

La complexité du « vivre ensemble »

Il nous apparaît essentiel de prendre garde à ce que cette démarche qui met en avant l’individu ne débouche sur l’individualisme ou sur un quelconque repli identitaire (national, religieux, ethnique…). Face à cette dérive possible, nous affirmons au contraire que l’école est et doit rester un lieu de rencontre des autres. Parce qu’elle est aussi lieu de connaissance et d’approfondissement de soi, elle doit permettre une ouverture réfléchie, une autonomie paisible, le respect des différences, l’apprentissage de la complémentarité et de la coopération.

Une école signe de vie

A l’image du message évangélique auquel nous nous référons, l’école à laquelle nous croyons refuse de désespérer de quiconque et exprime que tout homme est une histoire sacrée.